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18/10/2013

"SOS : la réforme de l'euro-législation sur le commerce des semences...

... est une catastrophe" :

 


Les semenciers libres (Kokopelli) lancent l'alerte :


<< Voilà maintenant pratiquement deux ans qu’une réforme de la législation européenne sur le commerce des semences est ‘dans les tuyaux’ à Bruxelles. Après plus de 50 ans d’application d’un carcan législatif autoritaire et préjudiciable à la biodiversité, l’enjeu est important.

Après des mois de discussions internes, la Commission Européenne a finalement publié sa proposition de Règlement, le 6 mai dernier.

Le dossier se trouve maintenant entre les mains du Parlement Européen et du Conseil de l’Union Européenne.

Au Parlement Européen, c’est la Commission Agriculture qui est chargée d’examiner ce dossier, sous le rapport du député italien Silvestris, du parti de Berlusconi. Celui-ci doit avoir déposé son rapport pour le 24 octobre. Le 26 novembre, il devrait être présenté en séance publique et le vote des députés, au sein de la Commission Agriculture, devrait intervenir le 4 décembre prochain.

Nous avons donc très peu de temps pour faire connaître nos positions par rapport à ce texte.

Sur le fond, la proposition de réforme est tout à fait inacceptable au regard de la préservation de la biodiversité et de la libération de nos semences de variétés anciennes, patrimoine de tous. Vous trouverez nos explications ci-dessous.

Nous vous sollicitons tout spécialement aujourd’hui pour faire connaître à nos députés français siégeant à la Commission Agriculture du Parlement Européen notre rejet de ce texte et nos propositions.

Si vous adhérez à nos positions, en totalité ou en partie seulement, vous êtes invités à leur écrire. Les modalités de votre participation sont expliquées ici.

L’Équipe de Kokopelli

* * *

La législation européenne sur le commerce des semences :
une réforme écrite par et pour l’industrie semencière

Les variétés anciennes appartenant au domaine public toujours interdites de cité

La Commission Européenne (DG SANCO), le 6 mai dernier, a finalement fait connaître sa dernière proposition de réforme (la 4e version) de la législation sur le commerce des semences. C’est le Collège des Commissaires Européens qui a fini par trancher, dans un contexte difficile où la DG SANCO était soupçonnée de couvrir une situation de conflits d’intérêts (participation de l’ancienne Directrice des Relations Internationales du GNIS, Groupement d’intérêt de l’industrie semencière française, en tant qu’« expert national », à la rédaction de la proposition), et où les DG Agriculture et Environnement, directement concernées par les mesures proposées, s’opposaient à l’adoption du texte en l’état.

Le compromis trouvé n’a rien d’une simplification ou d’un progrès et la proposition législative aggrave le cadre normatif actuel. Il n’y a pas de refonte du système en profondeur : il s’agit du même cadre normatif actuel, assorti d’un chapelet de facilités offertes à l’industrie semencière, selon un modèle proposé par ses représentants.

Pourquoi une aggravation du cadre normatif actuel ?

La définition de la « commercialisation » des semences s’élargit, pour inclure désormais les transferts de semences non destinées à une utilisation commerciale.

Or, actuellement, la définition de la commercialisation est la suivante :
« Commercialisation: on entend la vente, la détention en vue de la vente, l'offre de vente et toute cession, toute fourniture ou tout transfert, en vue d'une exploitation commerciale, de semences à des tiers, que ce soit contre rémunération ou non. Ne relèvent pas de la commercialisation les échanges de semences qui ne visent pas une exploitation commerciale de la variété ». La référence à une « exploitation commerciale de la variété », dans la définition actuelle de la législation, permettait d’exclure de son champ d’application les échanges de semences entre jardiniers amateurs, mais aussi la vente de semences à des utilisateurs non professionnels, en général.
Cette exception, d’importance majeure, disparaît dans la proposition de la Commission.

Des facilités nouvelles pour l’industrie semencière ?

  • Un subtil changement dans la définition de la « variété » et du critère de « distinction », pour faire maintenant référence au « génotype », et non plus seulement aux « taxons botaniques », va permettre à l’industrie semencière de créer des centaines de variétés « nouvelles » absolument identiques entre elles sur le plan botanique, mais « différentes » sur le plan génétique.

  • L’obtention de Droits de Propriété Intellectuelle (COV : Certificat d’Obtention Végétale) sur les variétés va donner un accès direct au Catalogue Officiel, ce qui va finir d’opérer la confusion totale entre régime de Droits de Propriété Intellectuelle et régulation du marché des semences.

  • L’industrie semencière aura la possibilité de réaliser les examens et tests officiels obligatoires elle-même (pour l’enregistrement des variétés au Catalogue et la certification des semences), sans avoir à passer par l’administration, au moyen d’une « habilitation officielle » préalable.

Les variétés anciennes : toujours dans le collimateur du législateur

Deux pseudo brèches sont ouvertes dans le système :

  • « le matériel pour marchés de niche » (art. 36) : Il s’agit d’une minuscule niche pour la vente de petits sachets de semences (aujourd’hui non concernés par la législation). Aucun enregistrement obligatoire au Catalogue Officiel n’est prévu les concernant, mais cette niche est réservée aux MICRO entreprises (un maximum de 10 salariés et pas plus de 2 millions d’€ de chiffre d’affaires). Et pourquoi pas les PETITES entreprises, ou bien même les MOYENNES entreprises, s’il s’agit de petits sachets ??? Ces dispositions visent à évincer du marché tous les opérateurs qui, en Europe, diffusent une large collection de variétés anciennes, et, qui, par conséquent, ont besoin de plus de personnel. Ex : Kokopelli, association de plus de 20 salariés.

  • « les variétés avec description officiellement reconnue » (art. 57) : leur enregistrement sera obligatoire, mais sans application des critères DHS.

    Problème : les variétés doivent être reproduites dans leur « région d’origine » !!! Mais QUI a les moyens d’avoir des agriculteurs-mainteneurs dans toutes les régions d’origine d’une vaste collection ??? La « rose de Berne » à Berne, la « tomate Marmande » à Marmande, le haricot « tarbais » à Tarbes, la « cornue des Andes » dans les Andes ???

    Ce genre d’obligation, posée dans le but de conserver leurs caractéristiques d’origine aux variétés anciennes, doit être assumé par des conservatoires botaniques publics, pas par des petits opérateurs privés !!! Ces dispositions viseraient-elles en fait à évincer, ici encore, les acteurs dont la collection dépasse la dizaine de variétés ?

    Autre problème : il faut payer des frais d’inscription, alors que les variétés anciennes sont le patrimoine de tous et appartiennent au domaine public ! Voilà de quoi dissuader les opérateurs aux vastes collections. >>

Ce que nous demandons :

<< La législation européenne sur le commerce des semences s’applique, depuis 50 ans, à dérouler le tapis rouge aux variétés modernes protégées par des droits de propriété intellectuelle. Elle n’a jamais concerné nos variétés du domaine public. Et quand elle ne les a pas ignorées, elle les a rendues illégales.

Nous demandons donc que les variétés appartenant au domaine public sortent purement et simplement du champ d’application de cette législation. Pour la régulation de certains paramètres essentiels comme la faculté germinative ou la qualité sanitaire, les garanties applicables aux « semences standards » suffisent largement.

Subsidiairement, l’exception créée pour les « marchés de niche » doit être applicable également aux petites et moyennes entreprises, dès lors qu’il s’agit de petites quantités de semences, qui ne seront diffusées, vraisemblablement, qu’aux jardiniers amateurs. >>

Commentaires

L'U.E. N'AIME PAS LA VIE

> En parlant de semence ... voilà qui va convaincre les derniers que l'offensive est tous azimuts et qu'on ne peut séparer le libéralisme moral et le libéralisme économique :

le 22 novembre le Parlement européen votera sur une proposition de résolution sur "la Santé et les Droits Sexuels et Reproductifs"

"droits sexuels et reproductifs"....
le texte : http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=REPORT&reference=A7-2013-0306&language=FR

le concept de "droits sexuels et reproductifs" est interprété comme incluant l'accès à l'avortement...

intéressant :
"considérant que les femmes et les hommes, sans considération d'âge, de sexe, de race, d'ethnicité, de classe, de caste, d'appartenance à une religion, de statut matrimonial, de métier, de handicap, de statut VIH (ou IST), d'origine nationale, de statut d'immigration, de langue, d'orientation sexuelle ou d'identité de genre, ont le droit d'exercer en toute connaissance de cause et de manière responsable leurs propres choix pour ce qui est de leur santé sexuelle et génésique et disposer de tous les moyens et possibilités pour ce faire;"

donc par exemple, on DOIT permettre à qq'un qui se sent d'un autre sexe, de disposer de tous les moyens pr assouvir ce sentiment : la chirurgie va devenir un droit social, la transexualité est un droit.

- "considérant que l'inégalité entre les hommes et les femmes est une cause majeure des troubles de santé sexuelle et génésique des femmes et des adolescentes; que les stéréotypes relatifs à la féminité et à la masculinité en général, et les perceptions relatives à la sexualité des jeunes filles et des femmes en particulier, sont un obstacle important à la réalisation des SDSG;"

qu'est-ce que c'est que ça ? d'où cela sort-il ? l'inégalité homme-femme crée des troubles sexuels ??

le point U considère que ne pas avoir légalisé l'avortement est une atteinte au droit de l'homme, il faut donc développer dans l'UE une "offre non discriminatoire de services abordables, accessibles, acceptables et de qualité"(point Z)

le point AB est intéressant : il parle de prostitution ET de "transgenre" mais ne va pas jusqu'à faire le rapprochement

cependant voyez le point 9 : "souligne que la gestation par une tierce partie constitue une marchandisation du corps de la femme ainsi que des enfants et représente une menace pour l'intégrité physique des femmes et leurs droits humains"

ah !

En fait l'UE n'aime pas la vie : ni pour les plantes ni pour les hommes
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Écrit par : E Levavasseur / | 18/10/2013

LA FIN

> c'est la fin de l'agriculture !
pas seulement du petit potager

c'est la fin de l'inventivité, de la diversité donc si une maladie végétale apparaît, elle se répandra d'autant plus facilement qu'il y a aura moins de variété
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Écrit par : E Levavasseur / | 18/10/2013

FAIRE PAYER LE GRATUIT

> Comment faire pour augmenter les échanges ?
simple : en faisant payer ce qui est gratuit dans la nature !

Règlement Européen sur les semences :
La biodiversité mise sous contrôle pour ouvrir le marché aux brevets

La Commission Européenne a adopté lundi 6 mai trois nouveaux règlements sur les semences, la santé des plantes et les contrôles, désormais soumis au Parlement et au Conseil européens. Au prétexte de simplification, de défense de la biodiversité, et de protection de la santé des plantes, cette proposition place toutes les semences sous le contrôle direct des titres de propriété de l'industrie : Certificat d'Obtention Végétale et brevets.
Le Réseau Semences Paysannes dénonce cette agression violente contre le droit des agriculteurs, des jardiniers, des consommateurs et des générations futures d'accéder librement à l'immense biodiversité végétale généreusement offerte par le travail de centaines de générations de paysans.

Ce hold-up sur les semences est soigneusement caché sous des centaines de pages de jargon réglementaire.
L’office communautaire qui délivre les titres de propriété industrielle sur les variétés (Certificat d'Obtention Végétale) sera directement chargé du catalogue qui conditionne l'accès au marché des semences
- le marché sera désormais ouvert aux variétés et aux plantes brevetées
- les industriels pourront organiser eux-mêmes le contrôle de leurs semences, mais aussi de celles que les agriculteurs prélèvent dans leurs propres récoltes, pendant que des contrôles bureaucratiques insensés interdiront de fait aux agriculteurs d'utiliser et d'échanger leurs propres semences et restreindront l'accès au marché des semences traditionnelles, locales et biologiques.

Cette bureaucratie et le coût des contrôles risquent de réserver aux seules variétés et semences brevetées l'ouverture du marché à la biodiversité que constituent les nouvelles « variétés hétérogènes » et de restreindre à la portion congrue les nouvelles variétés de niche dont les semences pourront être commercialisées sans enregistrement au catalogue.

Le Réseau Semences Paysannes appelle l'ensemble des citoyens à interpeller leur gouvernement et leurs élus européens pour qu'ils révisent en profondeur ces nouveaux règlements, pour qu'ils n'abandonnent pas à la Commission mais définissent eux-mêmes leurs modalités d'application, et pour qu'ils barrent la route au vol de toutes les semences par les brevets.
Le respect des droits des agriculteurs et des jardiniers d'utiliser, d'échanger et de protéger leurs semences, et d'avoir accès sur le marché à toute la biodiversité des semences paysannes disponibles, est la première condition du droit à l'alimentation et de la souveraineté alimentaire.
Contacts : Guy Kastler 06 03 94 57 21 ou Patrick De Kochko 06 17 06 62 60
mail : contact@semencespaysannes.org
site semencespaysannes.org
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Écrit par : E Levavasseur / | 18/10/2013

HAUT LES FOURCHES

> Que peuvent concrètement faire les agriculteurs hormis désespérer et s'énerver face à tant de bêtise et de malhonnêteté ?

Il ne reste, certes plus beaucoup d'agriculteurs en France, tout au plus quatre-cent mille. Et encore, parmi eux un certains nombre sont plus des capitaines d'industrie financière habitués à jongler avec les subventions que de vrais paysans mettant la main à la tâche.

Mais il se trouverait sûrement encore deux-cent mille fourches à planter vigoureusement dans le gras des commissions agriculture et autres lobbies acharnés à maintenir une tutelle féroce et mortifère...
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Écrit par : Réginald de Coucy / | 18/10/2013

CONTRADICTIONS LIBERALES

> Le libéralisme est auto-contradictoire.
Le libéralisme mène aux fusions donc au monopole
Dans ce cas précis le libéralisme :
- est contre la liberté personnelle des agriculteurs
- va contre l'inititive privée (oui ou non ?)
- va contre le consommateur
- ne permet pas de baisse des prix puisqu'AU CONTRAIRE IL FAIT PAYER !

le libéralisme est un marxisme où l'entreprise joue le rôle de l'Etat soviétique, les euro députés celui des soviets : ils votent comment appliquer la doctrine officielle et toi camarade, tu obéis.
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Écrit par : E Levavasseur / | 18/10/2013

'CORPORATE EUROPE'

> Pendant ce temps-là, heureusement, les conflits d'intérêt ont totalement disparu au sein des institutions européennes...

http://corporateeurope.org/efsa/2013/10/unhappy-meal-european-food-safety-authoritys-independence-problem
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Écrit par : Christian / | 23/10/2013

LES HARAS FERMENT

> Autre aspect de la fin de l'agriculture et de l'élevage et encore une page de la partition "France: on ferme"

http://www.joursdecheval.fr/haras-nationaux-la-fin-dune-longue-histoire

avec une question: que va devenir le patrimoine foncier -et architectural- des haras ?
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Écrit par : Pierre Huet / | 16/11/2013

> Dites-moi ici de quoi il s'agit... Ce ne sera pas publié !
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Écrit par : à Nathalie / | 05/02/2014

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